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En 1632,
René Le Pelletier, grand prévôt d'Anjou, fait
bâtir et luxueusement décoré un château de
plan rectangulaire encadré sur sa face arrière par deux
longues ailes. Cette disposition est encore visible aujourd'hui. Ses
dettes l’obligent à le vendre à son gendre Gabriel
Constantin. Le petit-fils de celui-ci, Gabriel-Félix,
commissaire-inspecteur du roi pour les haras dans les provinces du
Maine, de l’Anjou et de la Touraine, édifie
d’immenses écuries et communs destinés à
fournir la Maison Royale.
Son fils, Charles-Félix Constantin, marquis de la Lorie,
modernise le château pour y recevoir de nombreuses
personnalités souvent étrangères, et fait
construire, de part et d’autre du corps de logis originel, deux
pavillons abritant l'un, la chapelle et l'autre, le grand salon de
marbre.
Entrée du château
Construit en 1780, le grand salon de marbre
est une pièce d’exception puisque s’y voient
appliqués les principes des décors des palais princiers.
Dessiné par l’architecte Jean-Sébastien Leysner, sa
référence semble être les salons de la Guerre et de
la Paix à Versailles réalisés un siècle
plus tôt et dont les dimensions sont identiques.
Le plafond est surmonté par une coupole
savamment décorée et destinée à capter la
chaleur du grand lustre. La totalité du mobilier commandé
à Paris à l’ébéniste Pluvinet en 1779
est encore en place dans ce salon. A la même époque, une
salle à manger est installée au rez-de-chaussée
alors que les chambres qui y étaient aménagées
prennent désormais place au premier étage.
La marquise de Marmier, fille
aînée du marquis de la Lorie, réside ensuite dans
cette demeure jusqu’à sa mort en 1842 avant que sa petite
fille, la duchesse de Fitz-James, ne s’y installe. Le fils de
cette dernière, le duc de Fitz-James, mène grand train
à la Lorie que la presse qualifie de « château quasi-royal ».
Ruiné par le jeu, le duc vend la Lorie en l’état en
1886 au marquis de Saint Genys dont la descendante en est toujours
propriétaire.
Sans cesse embellie et agrandie au fil des siècles, le
château l’est encore au début du XX e siècle.
Conçue par le marquis de Saint Genys
en 1904 pour y recevoir des objets anciens et des œuvres
d’art, la grande galerie est édifiée à la
place de la salle à manger du XVIII e . La même
année, une remarquable pièce en rotonde, œuvre de
l’architecte parisien Camut, est édifiée pour
accueillir la salle à manger. Le marquis de Saint Genys y place
des boiseries, sculptées dans le style du grand art parisien des
années 1730, qu’il avait achetées lors de la
démolition du château de Vitry-sur-Seine.
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